L’hibiscus est souvent présenté comme un allié minceur naturel, en raison de ses propriétés diurétiques et antioxydantes. Consommé sous forme d’infusions ou de compléments alimentaires, il est vanté pour favoriser l’élimination des toxines et limiter l’absorption des graisses. Mais que disent réellement les recherches scientifiques sur son efficacité ?
L’Hibiscus sabdariffa, aussi appelé roselle, est utilisé depuis des siècles pour ses vertus médicinales. Ses calices rouges sont transformés en tisanes, jus ou extraits, et sont consommés dans de nombreuses régions du monde, notamment en Afrique et en Asie. Cette plante est reconnue pour ses effets sur la tension artérielle et sa richesse en antioxydants (anthocyanes, flavonoïdes et acides organiques).
En plus de ses bienfaits cardiovasculaires, l’hibiscus est étudié pour ses effets sur le métabolisme des lipides et des glucides, ainsi que pour son action diurétique, qui pourrait avoir un lien avec la gestion du poids.
L’un des effets les plus documentés de l’hibiscus est son action diurétique. Il favorise l’élimination de l’eau par les reins, ce qui peut donner l’impression d’une perte de poids rapide en réduisant la rétention d’eau. Cependant, cet effet est temporaire et ne signifie pas une diminution de la masse grasse.
Certains composés de l’hibiscus, comme les flavonoïdes et les polyphénols, sont étudiés pour leur capacité à réguler l’absorption des graisses et des sucres. Une étude de 2002 publiée dans le Journal of Agricultural and Food Chemistry a montré que l’hibiscus pouvait limiter l’absorption des lipides chez des rats. Une autre étude de 2011 dans le Journal of Ethnopharmacology a suggéré qu’il pourrait réduire l’absorption du glucose, contribuant ainsi à une meilleure gestion de la glycémie.
Toutefois, ces résultats doivent être interprétés avec prudence. La plupart des recherches ont été menées sur des modèles animaux ou sur un nombre limité de participants humains, ce qui ne permet pas de conclure à un effet minceur avéré chez l’homme.
D’autres études indiquent que l’hibiscus pourrait aider à réduire le taux de cholestérol et de triglycérides dans le sang. Ces effets pourraient indirectement favoriser la gestion du poids en améliorant le métabolisme des lipides. Une méta-analyse de 2022, incluant 22 essais cliniques et 1457 participants, a mis en évidence un effet modéré de l’hibiscus sur la réduction du cholestérol LDL et de la glycémie à jeun.
Toutefois, aucune allégation de santé officielle n’a été validée par les autorités européennes concernant ces effets, en raison du manque de preuves cliniques solides.
Malgré les propriétés intéressantes de l’hibiscus sur le métabolisme, aucune étude ne prouve de manière concluante qu’il favorise une perte de poids significative. Son action diurétique peut donner une impression de minceur en réduisant la rétention d’eau, mais cela ne signifie pas une diminution de la graisse corporelle.
En revanche, il peut être un complément intéressant dans un régime équilibré, en remplacement des boissons sucrées, grâce à son goût acidulé et sa faible teneur en calories.
L’hibiscus peut être intégré sous plusieurs formes :
Il est conseillé de ne pas dépasser 4,5 g de calices séchés par jour, pour éviter un effet diurétique excessif.
L’hibiscus est généralement bien toléré, mais certaines précautions sont à prendre :
L’hibiscus est une plante aux nombreuses vertus antioxydantes et cardiovasculaires, qui peut être un bon complément dans une alimentation équilibrée. Son effet diurétique peut donner une impression temporaire de perte de poids, mais aucune étude ne prouve qu’il permet de brûler les graisses ou de perdre du poids durablement.
Intégré à un mode de vie sain, l’hibiscus reste une alternative naturelle aux boissons sucrées et peut contribuer à une meilleure hydratation. Mais pour une perte de poids réelle et durable, seule une alimentation équilibrée couplée à une activité physique régulière donnera des résultats probants.